I. C'était autrefois une vérité reçue, que la fortune était la dispensatrice des royaumes, de la puissance et de tous les biens que convoitent si avidement les mortels ; et, en effet, ces dons étaient souvent départis, comme par caprice, à des sujets indignes et entre les mains desquels ils ne tardaient pas à déchoir. Mais l'expérience a démontré combien Appius a eu raison de dire dans ses vers (25) : «Chacun est l'artisan de sa fortune».

Et cela est encore plus vrai de vous, César, qui avez tellement surpassé les autres hommes, qu'on se lasse plus tôt de louer vos actions que vous d'en faire qui soient dignes d'éloges. Mais, comme les ouvrages de l'art, les biens conquis par la vertu doivent être conservés avec le plus grand soin, de peur que la négligence n'en laisse ternir l'éclat, ou n'en précipite la ruine. En effet, qui volontairement cède à un autre l'autorité ? et, quelle que soit la bonté, la clémence de celui qui a le pouvoir, on le redoute cependant, parce qu'il peut, s'il le veut, être méchant. Cela vient de ce que la plupart des hommes revêtus de la puissance en usent mal, et pensent qu'elle sera d'autant plus assurée, que ceux qui leur sont soumis seront plus corrompus (26).

Mais vous devez, au contraire, puisque chez vous la bonté s'allie à la fermeté, faire en sorte de n'avoir à commander qu'aux hommes les plus vertueux : car pire on est, et plus impatiemment souffre-t-on un chef. Mais il vous est plus difficile qu'à aucun de ceux qui vous ont précédé de régler l'usage que vous avez à faire de votre victoire. La guerre avec vous a été plus douce que la paix avec eux : d'un autre côté, les vainqueurs veulent des dépouilles, et les vaincus sont des citoyens. C'est entre ces deux écueils qu'il vous faut naviguer, et assurer pour l'avenir le repos de la république, non seulement par la force des armes, qui la protégera contre ses ennemis, mais, ce qui est bien plus important, bien plus difficile, par des institutions, heureux fruits de la paix.

Cet état de choses semble appeler tous les citoyens, quel que soit le degré de leurs lumières, à énoncer les avis qui leur semblent les plus salutaires. Pour ma part, je pense que de la manière dont vous userez de la victoire dépend tout notre avenir.

II. Mais quels seront, pour l'accomplissement de cette tâche, les moyens les meilleurs, les plus faciles ? Je vais, à ce sujet, vous exposer en peu de mots ma pensée. Vous avez, général, eu la guerre contre un homme illustre, puissant, et qui devait plus à la fortune qu'à son habileté : parmi ceux qui l'ont suivi, un petit nombre sont devenus vos ennemis par suite des torts qu'ils s'étaient donnés envers vous (27) ; d'autres ont été entraînés par les liens du sang ou de l'amitié. Car il n'a fait part à personne de sa puissance ; et, en effet, s'il eût pu en souffrir le partage (28), le monde ne serait pas ébranlé par la guerre. Le reste, tourbe vulgaire, par imitation plutôt que par choix (29), a suivi comme le plus sage l'exemple de ceux qui marchaient devant.

Dans le même temps, sur la foi de vos détracteurs, des hommes tout souillés d'opprobre et de débauche, espérant que l'Etat allait leur être livré, accoururent dans votre camp, et menacèrent ouvertement les citoyens paisibles de la mort, du pillage, enfin de toutes les violences qu'inspirait la corruption de leur âme. Une grande partie d'entre eux, voyant que vous ne réalisiez point de telles espérances, et que vous ne traitiez point les citoyens en ennemis, se séparèrent de vous : il n'en est resté qu'un petit nombre qui ont trouvé dans votre camp plus de tranquillité que dans Rome, tant la foule des créanciers les assiégeait. Mais c'est une chose qui fait frémir que de dire le nombre et l'importance des citoyens qui, par les mêmes motifs, ont ensuite passé du côté de Pompée ; et ce fut là, pendant tout le temps de la guerre, l'asile sacré et inviolable où se réfugièrent tous les débiteurs.

III. Maintenant donc que la victoire vous rend l'arbitre de la guerre et de la paix, pour mettre fin à l'une en bon citoyen, et fonder l'autre sur une justice exacte et sur des bases durables, c'est en vous le premier, en vous qui devez concilier tant d'intérêts, que vous en trouverez les moyens les plus efficaces. Quant à moi, toute domination cruelle me semble, plus terrible que durable : nul ne peut être à craindre pour beaucoup, que beaucoup ne soient à craindre pour lui. Sa vie me semble une guerre continuelle et incertaine, puisque, sans cesse attaqué de front, par derrière et sur les flancs, il n'est jamais exempt de danger ni d'inquiétude. A ceux, au contraire, dont la bonté et la clémence ont tempéré le pouvoir, tout est prospère et favorable, et dans leurs ennemis mêmes ils trouvent plus de bienveillance que d'autres chez des concitoyens.

Mais me reprocherait-on de vouloir, par de tels conseils, énerver votre victoire, et me montrer trop favorable aux vaincus, parce que je demande pour des concitoyens ce que, nos ancêtres et nous, nous avons souvent accordé à des peuples étrangers, nos ennemis naturels ; parce que je ne veux pas que chez nous, comme chez les Barbares, le meurtre soit expié par le meurtre, et le sang par le sang.

IV. A-t-on oublié les reproches qu'on faisait, peu de temps avant cette guerre, à Cn. Pompée et à sa victoire pour la cause de Sylla ? A t-on oublié Domitius (30), Carbon, Brutus, et tant d'autres Romains comme eux désarmés, suppliants, indignement égorgés hors du champ de bataille et contre les lois de la guerre ? Peut-on oublier enfin tant de citoyens renfermés dans un édifice public (31), et, là, immolés comme un vil bétail ? Hélas ! ces massacres clandestins de citoyens, ces meurtres inopinés des pères et des fils dans les bras les uns des autres, cette dispersion des femmes et des enfants, cette destruction de familles entières, que tout cela, avant votre victoire, nous paraissait affreux et cruel ! Et voilà les excès auxquels ces hommes vous engagent ! A leur sens, la guerre a eu sans doute pour objet de décider si l'injustice se commettrait au nom de Pompée ou de César : l'Etat doit être envahi, et non reconstitué par vous ; et des soldats émérites, après les plus longs, les plus glorieux services, n'auront porté les armes contre leurs pères, leurs frères et leurs enfants (32), qu'afin que les hommes les plus dépravés trouvent dans les malheurs publics de quoi fournir à leur gloutonnerie et à leur insatiable lubricité, flétrissent votre victoire d'un tel opprobre, et souillent de leurs vices la gloire des braves. Vous n'ignorez pas, je pense, quelle a été la conduite et la retenue de chacun d'eux, lors même que la victoire était incertaine ; comment, au milieu des travaux de la guerre, plusieurs se livraient à des orgies ou à des prostituées : chose impardonnable à leur âge, même pendant le loisir de la paix. Mais en voilà assez sur la guerre.

V. Quant à l'affermissement de la paix, qui est votre but et celui de tous les vôtres, commencez, je vous prie, par examiner à fond combien cet objet est important, afin que, distinguant les inconvénients d'avec les avantages, vous arriviez, par un large chemin, au véritable but. Je pense, puisque tout ce qui a commencé doit finir, qu'au temps marqué pour la ruine de Rome les citoyens en viendront aux mains avec les citoyens ; qu'ainsi fatigués, épuisés, ils seront la proie de quelque roi, de quelque nation (33) : autrement, le monde entier ni tous les peuples conjurés ne pourraient ébranler, encore moins renverser cet empire. Il faut donc consolider tous les éléments d'union et bannir les maux de la discorde.

Vous aurez atteint ce double but, si vous arrêtez la licence des profusions et des rapines (34), non point en rappelant d'antiques institutions (35) que nos moeurs corrompues rendent pour nous depuis longtemps ridicules, mais en faisant du patrimoine de chacun la limite invariable de sa dépense : car il est passé en usage chez nos jeunes gens de commencer par dissiper leur bien et celui des autres ; pour vertu suprême, ils excellent à ne rien refuser à leurs passions et à quiconque les sollicite, traitant de bassesse la pudeur et l'économie. Aussi à peine ces esprits ardents, engagés dans une mauvaise route, voient-ils manquer leurs ressources ordinaires, qu'ils se portent avec violence, tantôt contre nos alliés, tantôt contre les citoyens, renversent l'ordre établi, et font leur fortune aux dépens de celle de l'Etat. Il est donc urgent d'abolir l'usure pour l'avenir (36), afin que chacun remette de l'ordre dans ses affaires. Voilà le vrai remède et le plus simple : par là les magistrats n'exerceront plus pour leurs créanciers, mais pour le peuple, et ils mettront leur grandeur d'âme à enrichir, et non à dépouiller la république.

VI. Je sais combien cette obligation sera d'abord pénible, surtout à ceux qui s'attendaient à trouver dans la victoire toute liberté, toute licence, et non de nouvelles entraves ; mais, si vous consultez leur intérêt plutôt que leur passion, vous leur assurerez, ainsi qu'à nous et à nos alliés, une paix solide. Si la jeunesse conserve les mêmes goûts, les mêmes moeurs, certes votre gloire si pure s'anéantira bientôt avec la république. En un mot, c'est pour la paix que l'homme prévoyant fait la guerre (37); c'est dans l'espoir du repos qu'il affronte tant de travaux, et cette paix, si vous ne la rendez inébranlable, qu'importe que vous soyez vainqueur ou vaincu ?

Ainsi donc, César, au nom des dieux, prenez en main le timon de l'Etat ; surmontez, avec votre courage ordinaire, tous les obstacles : car, si vous ne portez remède à nos maux, il n'en faut attendre de personne. Et ce ne sont point des châtiments rigoureux, des sentences cruelles, que l'on vous demande : choses qui déciment les populations sans les réformer ; mais on veut que vous préserviez la jeunesse du dérèglement des moeurs et des passions dangereuses.

La véritable clémence consiste à faire en sorte que les citoyens ne s'exposent point à un juste exil, à les préserver des folies et des trompeuses voluptés, à asseoir la paix et la concorde sur des bases solides, et non point à condescendre à des actions houleuses, à tolérer les délits, pour acheter la satisfaction du moment au prix d'un malheur prochain.

VII. Mon esprit se rassure, je l'avoue, par le motif même qui effraye les autres : je veux dire par la grandeur de la tâche qui vous est confiée, le soin de pacifier à la fois et les terres et les mers. Un génie tel que le vôtre est peu fait pour descendre à de minces détails : les grands succès sont pour les grands travaux.

Il vous faut donc pourvoir à ce que le peuple, que corrompent les largesses (38) et les distributions de blé, ait des travaux qui l'occupent et qui le détournent de faire le malheur public ; il faut que la jeunesse prenne le goût du devoir et de l'activité, et non des folles dépenses et des richesses. Ce but sera atteint si vous faites perdre à l'argent, le plus dangereux des fléaux, ses applications et son influence.

Souvent, en effet, en réfléchissant sur les moyens par lesquels les hommes les plus illustres avaient fondé leur élévation, en recherchant comment les peuples et les nations s'étaient agrandis par la capacité des chefs, quelle cause enfin avait amené la chute des royaumes et des empires les plus puissants, j'ai constamment reconnu les mêmes vices et les mêmes vertus : chez les vainqueurs, le mépris des richesses ; chez les vaincus, la cupidité. Il est impossible, en effet, de s'élever à rien de grand, et un mortel ne peut approcher des dieux, s'il ne fait taire la cupidité et les appétits des sens, et ne condescend aux affections de l'âme, non pour la flatter, pour lui céder en tous ses désirs et pour l'amollir par une fatale indulgence ; mais pour la tenir continuellement exercée au travail, à la patience, aux saines maximes et aux actions courageuses.

VIII. En effet, élever un palais ou une maison de plaisance, l'embellir de statues, de tapis et de mille autres chefs-d'oeuvre ; faire que tout y soit plus digne des regards que soi-même, ce n'est pas s'honorer par ses richesses, c'est les déshonorer par soi. Quant à ceux qui, deux fois le jour (39), se gorgent de nourriture, qui ne savent reposer la nuit qu'entre les bras d'une concubine, dès qu'ils ont avili dans l'esclavage cette âme faite pour commander, vainement ensuite ils veulent, dans cet état d'incapacité et d'épuisement, trouver en elle les puissances d'une faculté exercée : leur nullité ruine presque tous leurs desseins, et les perd eux-mêmes. Mais ces maux et tous les autres disparaîtront dès que l'argent ne sera plus en honneur, dès que les magistratures et les autres objets de l'ambition des hommes cesseront de se vendre.

Il faut aussi pourvoir à la sûreté de l'Italie et à celle des provinces ; le moyen n'est pas difficile à trouver : car ce sont encore ces mêmes hommes qui portent partout la dévastation, abandonnant leurs demeures et s'emparant par violence de celles des autres. Empêchez aussi, ce qui a lieu encore, que le service militaire ne soit injustement ou inégalement réparti ; car les uns servent pendant trente ans, et les autres point du tout. Et que le blé, qui jusqu'à présent a été la récompense de la fainéantise, soit distribué dans nos colonies et dans nos villes municipales aux vétérans rentrés dans leurs foyers après avoir accompli leur temps de service.

Je vous ai exposé aussi brièvement que possible ce que j'ai cru nécessaire à la république et glorieux pour vous. Il me semble à propos aussi de dire un mot de mes motifs. La plupart des hommes jugent ou se piquent de juger avec assez de sagacité ; et, en effet, pour reprendre les actions ou les paroles d'autrui, tous ont l'esprit merveilleusement éveillé ; ils croient ne jamais parler assez haut ni assez vivement pour manifester leur pensée. J'ai cédé à ce penchant, et je ne m'en repens point : je regretterais davantage d'avoir gardé le silence. En effet, que vous tendiez au but par cette voie ou par une meilleure, j'aurai toujours parlé, j'aurai tenté de vous servir selon mes faibles lumières. Il ne me reste plus qu'à prier les dieux immortels d'approuver vos plans et de les faire réussir.


(25)  Combien Appius a eu raison de dire dans ses vers. On voit, dans les Tusculanes de Cicéron (liv. IV), qu'Appius Claudius l'aveugle avait écrit des maximes dans le goût des vers dorés de Pythagore. Les grammairiens Festus et Priscien en citent quelques fragments.

(26)  Seront plus corrompus. Salluste exprime la même pensée dans la Guerre de Catilina (ch. VII) : Regibus boni quam mali suspectiores sunt, semperque his aliana virtus formidolosa est. Intimide et corrompu : c'est ainsi que l'on règne, dit Tibère dans la tragédie de ce nom, par Chénier (acte I, sc. IV).

(27)  Des torts qu'ils s'étaient donnés envers vous. Les personnes dont il est ici question sont, suivant le président de Brosses, les principaux de la noblesse et des consulaires, tels que Marcellus, Domitius, Lentulus, Metellus Scipion, Caton et Cicéron.

(28)  S'il eût pu en souffrir le partage. Lucain a dit : Nec quemquam jam ferre potest, Caesarve priorem, / Pompeiusve parem (Pharsaliae, lib. 1, v. 125.) et Florus (liv, IV, ch. II) : Nec hic ferebat parem, nec ille superiorem.

(29)  Par imitation plutôt que par choix. Plutarque rapporte que Caton l'Ancien comparait le peuple romain à un troupeau de bétail, qui suit machinalement celui qui marche le premier. Ce qu'il y a de singulier, c'est que Cicéron lui-même ne parle pas autrement de sa propre conduite dans la circonstance dont Salluste fait mention ici. Il écrit à Atticus : «Qu'allons-nous faire ? Ma foi, tout bonnement ce que fait le bétail : quand on le pousse, chaque bête s'en va comme elle voit aller les autres de son espèce ; le boeuf s'en va avec le gros bétail. De même je m'en irai avec les bons citoyens, avec les honnêtes gens, ou du moins avec ceux à qui l'ont veut bien donner ce nom». (Lett. à Attic, liv. VII, lettre VII)

(30)  A-t-on oublié Domitius, Carbon, Brutus ? «C'est avec beaucoup de malice et de partialité, observe de Brosses, que Salluste, retraçant les horreurs des précédentes guerres civiles, affecte de ne nommer que les trois personnes tuées par ordre de Pompée».

(31)  Dans un édifice public. C'était un grand bâtiment, dans le champ de Mars, destiné au logement des ambassadeurs étrangers. L'affreux massacre de six mille Romains, que Salluste rappelle ici, eut lieu par ordre de Sylla.

(32)  Et leurs enfants. On trouve dans presque toutes les éditions : Optumos et veterrumos omnium, adversum fratres parentesque, alii liberos armis contendere. Beauzée, regardant alii comme une faute de copiste, y a substitué ac, qui présente un sens complet et une construction lucide. M. Burnouf a admis cette correction, et je n'ai pas hésité à l'adopter, car on s'égare peu sur les pas d'un si bon guide.

(33)  Ils seront la proie de quelque roi, de quelque nation. Cette pensée se trouve heureusement exprimée dans une épître du chancelier de l'Hôpital au cardinal de Lorraine : 0 Caecas hominum mentes ! dum mutua stulti / Pastores jurgia exercent, lupus intrat ovile.

(34)  La licence des profusions et des rapines. «C'est, dit Ruperti, prendre de haut et de loin les causes de discorde ; car, des profusions naît l'indigence, de l'indigence les rapines, des rapines les dissensions civiles».

(35)  D'antiques institutions. Il s'agit ici des lois somptuaires Licima, Didia, Fannia, Orchia, etc., qu'au rapport de Suétone (Vie de J. César, ch. XLIII) Jules César remit en vigueur.

(36)  D'abolir l'usure pour l'avenir. On pressait beaucoup César d'éteindre entièrement, par un édit, les dettes des particuliers, comme cela s'était fait déjà plus d'une fois, et comme on s'y attendait encore : «car, dit le président de Brosses, c'était toujours une des grandes espérances des gens dérangés, quand ils se jetaient dans la guerre civile. Il ne le voulut pas, mais il ordonna que les débiteurs seraient reçus à céder des fonds à leurs créanciers au prix de leur acquisition, ou par estimation faite de leur valeur avant la guerre civile, c'est-à-dire au temps de la paix, en déduisant sur le capital de la créance les intérêts usuraires qui auraient été joints ou qu'ils auraient payés, ce qui fit à peu près une diminution d'un quart sur les capitaux».

(37)  Que l'homme prévoyant fait la guerre. Cicéron a dit quelque part : Ita bellum suscipiatur, ut nihil aliud quam pax quaesita videatur. Sénèque, dans Hercule furieux : Pacem reduci velle victori expedit, Victo necesse est.

(38)  Le peuple que corrompent les largesses. Cicéron a dit du peuple romain : Illa concionalis hirudo aerarii, misera ac jejuna plebecula (ad Att., lib. I, ep. XVI). Suétone nous apprend que César réduisit à cent cinquante mille individus le nombre de ceux qui avaient part aux largesses publiques, et qui, auparavant, s'élevait à trois cent vingt mille.

(39)  Ceux qui deux fois le jour... Cicéron (Tuscul, liv. V, ch. XXXV) : Bis in die saturum fieri, nec unquam pernoctare solum, etc. Les Romains ne faisaient que deux repas : l'un très léger dans le milieu de la journée, prandium ; l'autre plus copieux, le soir, coena.