LXXXIII - Marcus Brutus (an de Rome 704 à 711)

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Marcus Brutus fut un fidèle imitateur de son oncle Caton. Il étudia la philosophie à Athènes, et les règles de l'éloquence dans l'île de Rhodes. Dans sa jeunesse, il aima la comédienne Cythéris, qui fut aussi aimée d'Antoine et de Gallus (1). Lorsque César obtint le gouvernement de la Gaule (2), il refusa de le suivre en qualité de questeur, parce qu'il déplaisait aux gens de bien. Il accompagna Appius Claudius en Cilicie. Il y tint une conduite bien différente de celle de ce gouverneur. Claudius se mit dans le cas d'être accusé de concussion, et Brutus ne donna pas même lieu au plus léger soupçon. Rappelé de Cilicie par Caton, il servit pendant la guerre civile sous les enseignes de Pompée. Après la défaite de ce général, il obtint de César et son pardon et la faveur de gouverner la Gaule (3) en qualité de proconsul : ce qui ne l'empêcha pas de conspirer contre lui, et de s'associer à ses meurtriers lorsqu'ils l'assassinèrent dans le sénat. Devenu par ce crime l'objet de la haine des vétérans (4), il s'enfuit en Macédoine, où, ayant été vaincu par Auguste dans la plaine de Philippes, il se fit donner la mort par Straton, son affranchi.

Brutus
Musée de Naples


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(1)  C'est le même dont il nous reste quelques poésies érotiques.

(2)  Il faudrait peut-être lire dans le texte : qufstor cum Caesare, etc. C'est la raison pour laquelle j'ai ajouté les mots : «Lorsque César obtint, etc».

(3)  La Gaule cisalpine, aujourd'hui le Piémont et la Lombardie.

(4)  L'assassinat de César, sous qui ces soldats avaient servi, les avait irrités contre ses meurtriers.