XXIII - Héliogabale (an de Rome 971)

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Camée d'Héliogabale
Bibliothèque nationale de France
Département des Monnaies, médailles et antiques

Les légions appelèrent à l'empire Marc Antonin, fils de Bassien (1). Après la mort de son père, ce jeune prince, pour échapper aux embûches qu'il redoutait, s'était réfugié dans le temple du soleil que les Syriens nomment Hélagabale (2) ; circonstance qui lui fit donner ce surnom. Devenu empereur, il fit transporter à Rome la statue du soleil, et la plaça dans l'endroit le plus reculé de son palais (3). Jamais courtisane ne fut plus souillée de vices, ni plus impudique que cet empereur. Il faisait chercher dans le monde entier les hommes les plus habiles dans l'art de la débauche, ou pour être témoin de leur infâme manège, ou pour s'y livrer lui-même avec eux. Comme ses excès augmentaient chaque jour, et que l'affection des Romains se portait de plus en plus sur Alexandre, à qui le sénat (4), en apprenant la mort d'Opilius, avait décerné le titre de césar, il fut mis à mort dans le camp des prétoriens, le trentième mois de son règne (5).


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(1)  Héliogabale avait pour mère Soémis, soeur de Julie, belle-mère de Caracalla. Ce fut Moesa, mère de cette princesse, qui persuada aux troupes qu'Héliogabale était fils de Bassien Caracalla.

(2)  Les Syriens disent Alahgabal, et les Grecs HliogabaloV.

(3)  On lit dans le texte palatia après les mots in palatii penetralibus. Les critiques ont placé ce mot entre deux parenthèses, comme ayant été ajouté par les copistes. Il en est pourtant quelques-uns qui prétendent que, si on lit pallacia, mot qui signifie un lieu de débauches, il est bien à sa place, et que la phrase est la même que si Aurelius Victor eût dit, in palatii penetralibus lupanaria constituit.

(4)  Le mot nobilitas se trouve dans le texte. Nous remarquerons que, par ce mot, Aurelius Victor entend toujours le sénat.

(5)  Suivant Dion, Héliogabale régna trois ans neuf mois et quatre jours. Ce fut un terme beaucoup trop long pour un monstre de dissolution, dont le règne fait époque dans les Annales de l'infamie.