Presque exactement contemporain d'Octave Auguste, Tite Live le Pompéien est pourtant resté républicain dans l'âme et exalte dans son Histoire de Rome depuis sa fondation (Ab Urbe condita libri) les hauts faits et les valeurs de ceux qui ont donné à Rome sa grandeur. C'est particulièrement le cas, dès le livre I, dans l'épisode de Lucrèce, la vertueuse matrone violée par le fils du dernier roi étrusque et dont le suicide serait à l'origine de la fondation de la République romaine en 509 av.JC. Les circonstances tragiques du renversement de la royauté semblent bien légendaires, mais la typologie des personnages obéit au projet moralisateur d'un historien qui ne manquera pas de valoriser les représentant(e)s du mos majorum, tout autant qu'il stigmatisera ceux qu'il tiendra pour responsables d'une décadence dont Salluste avant lui, puis Juvénal, sont aussi les critiques. |