Hugues Merle - L'assassinat d'Henri III - 1863 - Musée du château royal de Blois



A la fin du XVIe siècle, en pleine guerre de religion, un roi haï par les protestants, parce qu'il est catholique, et par les ultra-catholiques, parce qu'il a fait assassiner leur chef le duc de Guise, peut-il être qualifié autrement que comme un tyran dont il faut débarrasser la France ? Mais ce roi Henri III a des partisans et a désigné comme successeur le chef du parti protestant, son cousin Henri de Navarre : alors son assassinat, qui survient le 1er août 1589, est-il un régicide (à châtier avec une violence légale brutale mais symbolique*) ou un tyrannicide légitime à encenser ?


1. Contextualisation

Portrait de Jacques Clément- XVIe siècle
Musée du Louvre

2. Documents à exploiter


3. Documents complémentaires

* « Il serait préjudiciable de ne voir dans l’atrocité du supplice infligé au régicide qu’une forme de barbarie. La symbolique du supplice cache en réalité une forme de rationalité du pouvoir monarchique : il s’agit par cette cérémonie du châtiment d’instaurer « un corps-à-corps dissymétrique». Le supplice était, au même titre que le sacre du roi ou l’entrée royale dans une ville du royaume, une forme de rituel politique (beaucoup plus prégnante que les deux autres) où le corps du souverain est mis en scène dans tout son éclat et toute sa puissance. En morcelant le corps du condamné jusqu’à son anéantissement, on cherche à châtier ce corps qui a attenté non seulement au corps physique du roi, mais au corps de la royauté toute entière. Tout crime était ainsi considéré comme une entaille faite au corps du souverain et à travers lui, au corps dynastique de la royauté et de l’Etat. » - Corps du gouvernant et corps des gouvernés