Le tyrannicide (acte de tuer un tyran) fait partie des homicides qui peuvent échapper à l'interdiction de tuer et donc ne pas subir de châtiment, mais à des conditions évidemment très strictes. Pour faire le point sur cette question délicate, nous vous proposons neuf études de cas. Pour chacune d'elles, vous vous poserez les questions suivantes, de manière à disposer de suffisamment d'éléments avant de synthétiser :
- Quelle est la nature exacte de l'autorité de celui qui est visé par le tyrannicide mais est couvert par la légalité ? dispose-t-il d'un pouvoir politique, militaire, religieux ?
- Sa tyrannie est-elle avérée ? est-elle véritablement d'essence différente d'un exercice abusif du pouvoir ? quelles valeurs peuvent-elles rendre son élimination légitime ?
- Quelles sont les motivations exactes de l'individu ou du groupe qui prétend l'éliminer ? agit-il vraiment pour le bien commun, ou seulement pour lui-même ?
- Quel est le résultat immédiat de l'élimination du tyran ? sa disparition physique entraîne-t-elle la chute du système tyrannique ? ou un statu quo ? ou une aggra-vation de la situation politique ?
- Le tyrannicide (auteur de l'acte) est-il immédiatement honoré pour son geste ou châtié ? est-il perçu comme un libérateur ?
- A moyen et long terme, une fois l'événement refroidi, y a-t-il consensus ou au contraire débat sur l'interprétation de cet acte et de ses conséquences ?
- A encore plus long terme, de qui l'Histoire, la littérature, l'art retiendront-ils la mémoire ? du tyrannicide ou de sa victime ? L'événement deviendra-t-il une référence culturelle, ou tombera-t-il dans les oubliettes de l'Histoire ?
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