LV - Antiochus, roi de Syrie (an de Rome 561 à 567)

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Antiochus, roi de Syrie, plein de confiance dans ses forces, et sous prétexte de rentrer possession de la ville de Lysimachie (1), que ses ancêtres avaient fondée dans la Thrace, déclara la guerre aux Romains qui s'en étaient rendus maîtres. Il s'empara d'abord de la Grèce (2) et de ses îles ; mais, après cette conquête, il ne songea plus qu'à se livrer, dans l'île d'Eubée (3), à des plaisirs qui énervèrent son courage. Réveillé enfin de son assoupissement par le bruit de l'arrivée d'Acilius Glabrio, il occupa les Thermopyles. Contraint d'abandonner cette importante position par les habiles dispositions de M. Caton, il s'enfuit en Asie. Ce revers fut accompagné de la défaite de sa flotte, commandée par Annibal. Celle des Romains était sous les ordres de L. Emilius Regillus. Antiochus rendit à Scipion l'Africain son fils, qu'il avait fait prisonnier sur mer. Scipion lui témoigna sa reconnaissance, en lui donnant le sage conseil de rechercher l'amitié des Romains. Au lieu de le suivre, Antiochus livra bataille à Scipion dans le voisinage du mont Sipyle. Il fut vaincu et repoussé au-delà du mont Taurus. Peu après il fut tué, dans un festin, par quelques-uns de ses convives qu'il avait frappés dans un moment d'ivresse (5).


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(1)  Cette ville avait été bâtie en Thrace, pris de la Propontide, par Lysimaque, un des successeurs d'Alexandre le Grand.

(2)  Il y avait été appelé par les Etoliens, ennemis des Romains.

(3)  Cette île est séparée du continent de la Grèce par un détroit anciennement nommé l'Euripe. Elle s'appelle aujourd'hui vulgairement Négrepont.

(4)  La mort d'Antiochus le Grand est autrement racontée par divers historiens. Strabon rapporte, 1.16, qu'il fut tué par les Barbares pendant qu'il pillait le temple de Belus à Elymaïs ; saint Jérôme, qu'il fut massacré avec ses soldats dans un combat contre les Elyméens ; et Justin, qu'il périt en attaquant le temple de Jupiter Didyméen.